« Sa poésie, pourtant, ne tolère pas la nostalgie. Ce n’est pas au passé mais à la rébellion qu’elle est restée fidèle. L’entrée en poésie, sa prise au sérieux comme un choix de vie et le lien primordial de son rapport au monde, constituera d’ailleurs la plus grande rébellion.»

Écrivain et poète, depuis son plus jeune âge, Georges Castera se fit connaître à partir des années 1950, grâce à sa chronique dans les quotidiens de la capitale. Commençant des études de médecine en Occident, il les abadonna pour consacrer sa vie à la poésie et à la politique ce qui lui permit d'accoucher le texte pionnier de son oeuvre, intitulé « Klou Gagit », s'ensuiva d'une trentaine de recueils de poèmes qui fût remarqué comme un hymme à la vie, à l'amour, à la liberté ainsi qu'à la révolte.

Aussi militant politique, il donna son soutien à la gauche haïtienne pour la croissance du progrès syndicaliste, il fût tout autant rédacteur de critiques de belles lettres qu'il qualifia par la plupart de ces études critiques, tel un grain de perfection sur certaines oeuvres littéraires par le biais de sa grande capacité à juger pertinemment l'imaginaire haïtien, qu'il côtoyait à travers des champs tels que la description spécifique de systèmes de signes particuliers ainsi que la linguistique. Son style poétique se fit peu à peu caractérisé par son éloquence bilingue qui devint au fil du temps le style Castera, étant aussi dessinateur, il ne manqua guère de cette illustration abstraite entre les vers qui bonifiait son expression critique qui reflétait (en langage argotique) de l'art scientisé.

Hélas, après 83 ans de vie et plus de 50 consacré à son art, son apogée toucha à son terme le 24 Janvier 2020 à Pétion-ville, laissant en legs les émules de sa poésie comme étant l'une des plus grandes figures de cet art haïtien. Offrant aussi l’occasion de lui rendre un bel hommage mérité à la vie et à son oeuvre à travers des témoignages, des lectures et des performances artistiques.

Rédaction : Sébastien Rochefort Révision : BabyH+